Plus que la vie. L'esthétique sociologique de Guyau

Dans cet article on analyse la perspective sociologique adoptée par Guyau dans ses derniers ouvrages et, en particulier, dans «L’art au point de vue sociologique ». Notre hypothèse est que le fait d’adopter cette perspective marque un tournant non seulment dans la façon de considérer l’art et le beau, mais aussi dans l’approche de certains problèmes centraux de l’éthique ; dans cette optique notre discours fait interagir souvent ces deux plans, convaincu que c’est justement de cette interaction que naissent certaines des théories les plus actuelles de Guyau. En cherchant à éclaircir les raisons pour lesquelles l’esthétique peut faire office de ciment sociale, l’article souligne la critique très sevère que Guyau adresse à la littérature décadente en en cherchant les raisons non dans le caractère présumé dépassé de son propre goût, mais dans une vision globale de la décandence comme négation de la vie qui laisse transparaître aussi bien l’influence de Bourget que des nombreux échos avec la semblable condamnation de Nietzsche.