Professeurs et avocats abolitionnistes. La bataille du libéralisme pénal en Italie (XIXe siècle)

Dans les années qui ont suivi l'unification nationale, la culture juridique italienne, essentiellement représentée par des professeurs d'université et des juristes, assez souvent parlamentaires aussi, s'est engagée dans un effort sans précédent pour sensibiliser l'opinion publique italienne et, surtout, les milieux plus conservateurs de la magistrature et du Sénat sur la nécessité pour le nouveau Royaume issu du Risorgimento de s'affranchir de la barbarie constituée par la peine de mort. Des juristes tels que Francesco Carrara, Enrico Pessina, Pasquale Stanislao Mancini, Augusto Pierantoni, Giuseppe Zanardelli et bien d'autres moins connus ont pu clairement définir dans la presse, dans les classes universitaires ou parlementaires l'incompatibilité de la peine de mort avec les fondements du droit pénal libéral : un droit de punir limité par le domaine des droits individuels, une peine définitivement soustraite à la vengeance, un humanitarisme et un utilitarisme qui, ensemble, excluaient toute forme de cruauté inutile.